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vendredi 13 novembre 2015

NAO - lettre ouverte sur la précarité

Une seconde réunion de NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) s'est tenue fin octobre et a permis d'entrer dans le détail des revendications syndicales, et à la  Direction d'apporter ses premières réponses.

Sans rentrer dans le détail et risquer de créer des espoirs ou frustrations alors que rien n'est encore figé, nous pouvons indiquer que nos propositions ont été écoutées avec attention, certaines sont malheureusement d’ors et déjà écartées, alors que d'autres pourraient-être retenues.

Cependant, et en particulier sur le sujet de l'emploi et de la lutte contre la précarité, cette seconde réunion nous a laissé sur notre faim et nous avons jugé nécessaire d'appuyer notre demande par un courrier supplémentaire, tant il nous semble qu'elle risque sinon de passer à la trappe.

Rappelons que chez euro engineering, les salariés en CDI de chantier représentent un peu plus de 10% de l'effectif (davantage que les CDD), et que certains sont sous ce statut depuis de très longues années (parfois plus de 5 ans).

Vous trouverez ci-dessous l'intégralité de la lettre adressée à notre Direction:

Mme The..., M. Pun...

Nous souhaitons vous interpeller directement sur notre revendication relative aux salariés précaires à laquelle il nous a été donné une réponse assez négative lors de la dernière réunion de NAO.

Tout d'abord, et peut-être cela vous étonnera t'il, nous ne contestons pas qu'euro engineering ait besoin d'une certaine dose de flexibilité pour assurer son développement. Nous la trouverons certainement toujours trop élevée et vous pas assez, mais c'est une réalité que nous ne nions pas.

Cependant, et comme nous vous l'avons écrit, nous ne pouvons accepter que des salariés restent années après années en situation de précarité et de non reconnaissance de leur engagement à nos côtés.

Il nous semble aujourd'hui que ce sujet est pollué des nombreux recours et actions juridiques qui ont tourné autour de son application chez nous et ont conduit à des positions dogmatiques nous faisant peut-être oublier le principal.

A notre sens, celui-ci est qu'un salarié en contrat de chantier depuis plusieurs années, et qui a éventuellement multiplié les missions chez différents clients sans aucune période durable d'intercontrat (sinon il ne serait déjà plus parmi nous), ce salarié donc a largement fait la preuve de sa compétence et de l'adéquation de son profil à nos métiers. Le passer en contrat CDI ne présente donc à priori par grand danger économique pour notre société.

C'est donc une mesure qui ne "coûte" pas financièrement, mais dont nous pouvons vous assurer qu'elle aurait un profond impact psychologique pour montrer que par le dialogue, nous pouvons davantage que par le conflit faire progresser la situation des salariés chez euro engineering. Vous n'êtes pas sans savoir que c'est une idée qui nous est chère à la Cfdt.

Si nous concevons que des critères fixes d'ancienneté ou de nombre de missions soient inacceptables pour vous, nous pourrions pour notre part accepter l'affichage d'une volonté réelle de travailler sur le sujet de la précarité, assortie de l'ajout d'un indicateur (par exemple au bilan social) faisant état du nombre de passages en CDI de salariés en CDIC, comme nous le faisons aujourd'hui pour les salariés en CDD sans que cela ne déchaîne aucune passion.

Nous avons toute confiance dans le fait que vous auriez alors à cœur de ne pas laisser l'indicateur à 0.

Nous avons cette année réussi à avancer sur deux sujets qui nous étaient chers (enfant malade et intéressement) et dont nous avons conscience qu'ils ont un coût pour l'entreprise. C'est pourquoi nous vous invitons aujourd'hui à ne pas écarter d'emblée cette proposition de travailler sur la précarité, car c'est pour nous l'une des clefs de cette NAO, qui de surcroît ne "coûte" rien.

Nous restons à votre disposition pour échanger avec vous à tout moment des voies et moyens permettant de faire avancer cette revendication.

Dans cette attente, nous vous prions d'agréer nos sincères salutations.


La prochaine réunion de négociation aura lieu à la fin du mois de novembre. Bien entendu, notre signature n'est pas conditionnée au seul aboutissement de cette revendication, mais bien à l'ensemble des mesures (salariales, sociales,...) qui pourront être présentées.



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